Bien des femmes envient Jeanne : un visage racé, un corps sculpté à la perfection, une silhouette gracile… Cette servante n’a pas les traits d’une fille du peuple, mais ceux d’une déesse. Et pourtant elle donnerait beaucoup pour passer inaperçue, car cette beauté diabolique ne lui cause que des malheurs : Jeanne attire la convoitise de tous les hommes qu’elle croise. Elle ne les craignait pas, tant qu’elle se savait protégée par son mari, condamné pour vol et mort au bagne voilà plus de dix ans. Après avoir fui le sieur d’Amaniou, elle a eu du mal à se défaire d’un odieux régisseur, puis d’un riche négociant et même du gouverneur de la Guyenne ! Combien d’autres abuseront de leur pouvoir pour la conquérir ou la harceler ? Enfin, un jour, elle trouve à se louer chez une vieille demoiselle, vivant isolée en pleine campagne. Dans ce havre, elle tente d’oublier tous ses déboires. Elle se consacre à sa tâche et à sa fille qu’elle élève en la mettant en garde contre les hommes, d’autant que Marie est le portrait de sa mère. Mais le neveu de leur maîtresse s’en revient de Saint-Domingue et séduit Marie, alors âgée de dix-sept ans… Une histoire envoûtante, comme les contes de fées dont on connaît la cruauté et la chute. Judith Rapet n’a pas son pareil pour restituer la condition des femmes et la vie quotidienne au xviiie siècle. Tous ses romans – Mariés par testament, La Rançon des amants, La Coupable de la Chandeleur, Michelle la Rebelle – sont inspirés de faits réels.