Informations
Auteur(s) : Curnyn Lynda
Edition : Harlequin2008
ISBN :978-2-280-84256-3
Public : Tout public
Autres auteurs :
Lynda Curnyn [Auteur]
Lynda Curnyn [Auteur]
Sujet(s) :
Littérature générale
Passion
Romans traduits
Romans, Littérature
1'>' Vous avez rompu avec lui 'Lori me regarde d'un air bête, assise à son bureau dans la pièce à côté.' Rompu n'est pas exactement le mot adéquat...Je regrette aussitôt d'avoir partagé cette nouvelle avec ma secrétaire... Il faut dire qu'elle m'a posé des questions sur mon rendez-vous de samedi soir avec Ethan dès que j'ai passé la porte de mon bureau. Et moi, je me suis cru obligée de lui répondre d'un petit air guilleret ' avec un haussement d'épaules en prime pour montrer à quel point tout cela m'était indifférent...' C'est déjà de l'histoire ancienne.Maintenant, je suis bonne pour donner des explications que je n'ai pas envie de donner. Je dépose mon sac sur son bureau pour tenter de détourner l'attention de Lori qui semble choquée.' Devinez ce que j'ai ramené...Et je sors du sac un des deux muffins géants que je viens d'acheter.' C'est votre préféré, le chocolat-banane.Elle bredouille un vague merci en faisant à peine attention à mon muffin. C'était pourtant un petit geste... Il faut dire que l'atmosphère au boulot est devenue tellement dingue, ces derniers temps, qu'une petite gâterie de ce genre me paraissait particulièrement bien venue. Toutes les futures élites de la société Roxanne Dubrow, l'entreprise de cosmétiques familiale pour laquelle nous travaillons d'arrache-pied ont été convoquées à des réunions bi, voire tri-mensuelles pour préparer le lancement d'une nouvelle gamme de produits, et pour tenter d'augmenter nos bénéfices. Bien que ma patronne, Claudia Stewart, subisse une terrible pression quotidienne ' elle est censée trouver des idées de génie ', Lori en fait souvent les frais au niveau de la charge de travail. Car elle se partage entre Claudia et moi depuis que Jeannie, l'assistante personnelle de Claudia, est en congé de maternité.Je me sens parfois coupable, car Lori, qui n'a que vingt-trois ans, assume le tiers de mon travail, et à peu près le quart de celui de Claudia.Lori se lève d'un bond et se dirige vers la machine pour préparer le café.' Alors, que s'est-il passé 'Je laisse tomber mon sac sur une chaise vide, puis je me débarrasse de ma veste légère ' une petite concession à cette matinée de septembre curieusement fraîche pour la saison ', et je la suspends à un cintre de mon vestiaire.Que lui dire ' Que j'ai pris conscience qu'Ethan n'est qu'un sombre égoïste et que nous n'avons plus rien à partager ' Qu'il est possible que je porte l'enfant de ce type, même si la probabilité est faible 'Lori est trop jeune pour affronter cette vérité, elle perdrait toutes ses illusions. Et comme je suis fermement convaincue qu'une femme a besoin d'un minimum d'illusions pour vivre des histoires romantiques dans cette ville, je décide de lui mentir et d'improviser.' On lui a proposé un boulot dans les îles Fidji.J'étouffe un fou rire en imaginant Ethan ' avec son teint blanc de papier mâché et son front perlé de sueur ' affronter le climat tropical. Mais qu'est-ce que j'ai bien pu lui trouver, à ce type 'Lori est sidérée.' C'est drôle, je ne savais même pas qu'il y avait des sociétés de comptabilité, là-bas...' Il... enfin, il se met à son compte.' Ah bon !Je sens toujours son regard sur moi. Elle retourne vers la machine à café, mais je sais très bien que les rouages de son cerveau continuent de fonctionner. Elle retire le pot de café du socle chauffant, verse deux tasses et m'en tend une. Persuadée de me tirer de ce mauvais pas avec mon muffin et toute ma tête, je me confonds en remerciements et me dirige vers la porte de mon bureau. Mais Lori me cloue sur place en me portant l'estocade :' Et il ne vous a pas demandé de partir avec lui 'Je stoppe net dans l'encadrement de la porte, consciente de m'enfoncer avec cette histoire qui était censée m'empêcher, précisément, de m'enfoncer.' Il... euh... il veut couper les ponts pendant un temps.Quelle idiote ! C e serai t plutô t moi , no n 'Claudia adore me répéter que je suis la reine des ruptures préventives. Elle pense que j'ai l'art de rompre au moment précis où je sens que mon petit ami va me quitter.